Disney : ça devait être une nouvelle franchise de science-fiction, mais ça a été un flop
Il y a une décennie, Disney sortait en grande pompe un film de science-fiction porté par l’un de ses réalisateurs fétiches, Brad Bird, à qui l’on devait déjà les énormes cartons de Ratatouille et Les Indestructibles. Ce nouveau film était présenté comme un projet ambitieux mêlant voyages dimensionnels, utopie futuriste et amour pour les parcs à thème. Doté d’un budget colossal, le film promettait de révolutionner le genre. Mais malgré tous les espoirs, il a fini dans les oubliettes. Retour sur une aventure cinématographique aussi brillante qu’incomprise.
La mission impossible de Brad Bird
Quand Disney propose à Brad Bird, réalisateur oscarisé pour Les Indestructibles et Ratatouille, de choisir entre mettre en scène Star Wars : Le Réveil de la Force ou un projet secret de science-fiction original, il opte pour la seconde option. Pour Bird, il ne s’agissait pas seulement de cinéma, mais de créer un nouvel univers, une déclaration d’amour à l’imaginaire des parcs Disney, à la science et au rêve de demain. Ce projet s’appelle Tomorrowland ou À la Poursuite de Demain en version française.
Le film suit Casey, une jeune fille brillante qui découvre un badge mystérieux capable de l’emmener dans un monde futuriste parallèle. Aidée par un étrange robot ayant l’apparence d’une petite fille, elle part à la recherche de la dernière personne ayant visité ce monde parallèle, Frank Walker, un inventeur désabusé. Pensé comme un hommage à l’esprit visionnaire de Walt Disney, Tomorrowland : À la poursuite de demain mêle gadgets high-tech, voyages interdimensionnels, robots menaçants et espoir utopique.
Le tournage est ambitieux. Les équipes d’Industrial Light & Magic, connues entre autres pour les effets visuels de Star Wars, sont mobilisées pour imaginer la ville et l’univers de Tomorrowland. Les studios misent gros : près de 200 millions de dollars de budget, une promotion virale autour d’un jeu d’enquête grandeur nature (The Optimist), et la promesse d’un nouvel univers cinématographique. Tout semblait réuni pour que le film devienne une nouvelle franchise à succès, sauf que...
Même Brad n’est pas indestructible
Mais à sa sortie en mai 2015, c’est la douche froide. Malgré des visuels spectaculaires, le film est mal compris par la critique et boudé par le public. Il ne rapporte que 209 millions de dollars dans le monde, à peine de quoi couvrir ses frais. En cause : un récit jugé confus, une narration déséquilibrée, et surtout une concurrence féroce cette année-là avec des mastodontes comme le très attendu Avengers : Age of Ultron et le succès surprise du nouveau Mad Max (Fury Road) .
Rapidement, une rumeur tenace circule à Hollywood : Disney aurait volontairement saboté la promotion du film, vexé que Brad Bird ait refusé de diriger le nouvel épisode de Star Wars (qui sort la même année). Une manière de faire payer son insubordination à un réalisateur jugé trop indépendant ? Officiellement, rien ne filtre, mais le silence radio du studio après la sortie du film est frappant.
Depuis cet échec, Brad Bird semble enfermé dans une boucle temporelle : celle des Indestructibles. Après Tomorrowland, il revient aux aventures de sa célèbre famille de super-héros avec Les Indestructibles 2, puis enchaîne les projets annoncés mais jamais lancés, avant de se résigner à accepter un troisième volet des Indestructibles. Comme piégé dans la boutique de souvenirs geek que l’héroïne Casey traversait dans Tomorrowland, pleine de robots et de vieux jouets désuets figés dans le temps, Bird semble désormais coincé dans le passé de ses propres succès, incapable de retourner vers l’avenir qu’il voulait célébrer.
Aujourd’hui, le film est évidemment disponible dans le catalogue Disney+, mais semble comme oublié de tous.
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